Découvrons ensemble, pourquoi et comment jeûner ? Une interview de Lucy Warren.
Le jeûne est une des propositions de l’association PorteurEs d’Eau qui se renouvelle chaque année car elle rencontre une demande à chaque fois renouvelée. Cette pratique soulève beaucoup de questions bien qu’elle soit aujourd’hui bien connue. Lucy Warren, membre de PorteurEs d’Eau et praticienne en Mémoire Cellulaire, a accepté de nous partager son expérience.
Lucy, peux-tu nous partager tes premières expériences de jeûne ?
C’est avec joie que je partage ce chemin avec vous.
J’avais dans ma vie essayée de jeûner ponctuellement, sur une journée, mais plutôt pour des raisons spirituelles. Rien que la décision de jeûner me stressait considérablement… Plus le jour du jeûne approchait, moins bien je me sentais. J’étais à l’affût de tout comme si mon corps me disait « mange tant que tu peux ! »
J’ai finalement appris à jeûner en groupe. Puis, j’ai eu envie de partager cette expérience libératrice : « il est possible de vivre sans manger pendant plusieurs jours et de sortir de cette expérience avec plus d’énergie qu’en commençant ! ». Cela m’a permis de quitter la croyance limitante qui nous fait penser que : « Si l’on ne mange pas, on meurt ! ».
Qu’est-ce que cela t’a apporté ? Autant sur le plan physique que psychique ?
Les bénéfices ont été pour moi d’abord psychiques, libératoires. Jeûner m’a permis de libérer un espace : faire le vide et regarder ma vie pour avancer avec du neuf tout en partageant cela avec d’autres.
Sur le plan physique, je me suis sentie libérée aussi. Rien à voir avec les régimes que j’ai faits durant toute mon enfance pour correspondre à ce qui était attendu de moi. Pas de sensation physique de faim, uniquement des envies, par moments, de manger. La présence du groupe et le cadre m’ont grandement aidée. J’ai rapidement compris qu’au bout des 48 premières heures, mon corps savait comment faire avec cette nouvelle donne. Il a alors mobilisé des ressources internes pour faire face. C’est là que progressivement j’ai retrouvé de l’énergie, même s’il s’agissait de ralentir mon rythme car mon cœur s’était mis dans un mode plus tranquille.
Un jeûne ne s’improvise pas… Comment se préparer ?
En effet, cela ne s’improvise pas. J’ai rapidement compris l’importance de bien se préparer. Une préparation progressive, avec la diminution échelonnée dans le temps de certains aliments pour ne pas faire d’arrêt brutal. J’ai vécu la période de jeûne, selon la méthode Buchinger, qui consiste à continuer à boire beaucoup d’eau et de tisane, et compléter le tout par un verre de jus de fruits bio par jour, au moment juste pour moi, et à boire un verre de jus de légumes le soir pour compléter l’apport en sel minéraux.
Tu parles ici « d’arrêt brutal ». N’en est-il pas de même pour la ré-alimentation après un jeûne ?
À la fin du jeûne, il s’agit aussi de prendre son temps en introduisant petit à petit différents aliments tout en essayant de ne pas réintroduire ce qui n’est pas bon pour moi. Le café par exemple. Plusieurs personnes grâce au jeûne ont également réussi à arrêter de fumer. Belle réussite qui tient à mon avis tout autant au chemin intérieur parcouru qu’au fait de s’arrêter de fumer.
Est-ce que tout le monde peut jeûner ? Y a-t-il des contre-indications ?
En termes de contre-indication, il n’y en a pas beaucoup même si certaines personnes sont plutôt des jeûneurs de courte durée (3 jours). Une personne qui souffre de troubles du comportement alimentaire tels que l’anorexie ne peut entamer ce chemin, car cela vient renforcer un processus déjà enclenché à l’extrême. Il convient alors de se soigner autrement. Il est toujours bon de demander un avis médical avant d’entreprendre un jeûne avec un médecin ouvert à cette démarche.
Combien de fois jeûnes-tu dans l’année ? Est-ce qu’une fréquence particulière est conseillée ?
Depuis maintenant plus de 10 ans, je jeûne une à deux fois par an selon ce que je sens juste pour moi. Idéalement au printemps et à l’automne, mais cela varie en fonction de ce que je ressens. Mon but n’est pas de le vivre comme une prescription, mais plutôt comme un temps de ressourcement. L’expérience me montre que chaque jeûne est unique. Il s’agit donc de m’ajuster à ce qui est bon pour moi en étant à l’écoute de mon corps et de ce que je vis à ce moment-là.
Un grand merci pour ce partage Lucy !
C’était la première partie de notre partage sur le jeûne, la semaine prochaine l’article : « Jeûner avec PorteurEs d’Eau, comment ça se passe ? » sera mis en ligne.
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